samedi 17 mai 2014

Ebooks... je vous hais...


... mais sans vous comment ferais-je?

Chaque fois que je reviens en Suisse, un petit passage dans une librairie s'impose - ça me fait un peu le même effet que de pénétrer dans une boulangerie française ou un supermarché - tout bêtement - plein des produits qui me manquent tant en Chine.

Les librairies chinoises sont gigantesques - tiennent souvent sur 3 voire plus étages mais... le coin littérature en langue étrangère est généralement très pauvre - je parle des livres en anglais - mieux vaut ne pas mentionner l'offre en français - pour cela il vaut mieux aller s'approvisionner dans une AF. Et généralement on trouve beaucoup de classiques - quelques best-sellers - tout très politiquement correct bien sûr. Évidemment, rarement de quoi me contenter et l'offre et de toute façon vite épuisée.

Reste les ebooks. J'ai fait sauter pas mal de monde au plafond - les antilivres électroniques qui n'aiment que la lecture papier... certes, certes. Moi aussi je préfère. Mais dans l'avion c'est 30 kg max si j'ai de la chance et généralement, je rapporte aussi de la bouffe! C'est essentiel! 2-3 fondues, du chocolat (pour moi), du chocolat (pour les collègues), des cadeau pour les amis proches, 3-4 kg de café bio parce que je n'ai encore jamais croisé de café bio en Chine... + les livres - et là aussi c'est l'orgie, mon porte-monnaie me fait la gueule des semaines durant après un passage chez Payot - et pourtant les bouquins sont dévorés en moins d'un mois (souvent je les commence déjà sur place...)

Je lis environ un roman par semaine et demi, cela dépend de la longueur et de la passion - imaginez le nombre de livres papiers qu'il me faudrait rapporter...

Alors je suis passée à la lecture d'ebooks. D'abord sur mon Palm - puis sur mon iPod (cela représentait une nette amélioration) et enfin, sur une lectrice de papier électronique sans éclairage, qui me permet de me fatiguer les yeux à peu près autant que si le livre était en papier. Je n'y vois qu'un inconvénients, je presse souvent par erreur sur la page et elle tourne. En même temps, je me lâchais régulièrement le livre papier sur la figure (je lis dans mon lit)... Plus que convaincue par cette technique, je me balade avec une bibliothèque entière dans mon sac! Et ça pèse le poids d'un livre de poche normal.

J'ai lu beaucoup de ebooks gratuits - mais dernièrement j'ai voulu acheter deux romans sur une librairie online - que je ne nommerai pas ce n'est pas de sa faute. Le livre téléchargé, je découvre les joies du format acsm - et le DRM. Késako? Une technologie inventée pour décourager les acheteurs et encourager le piratage de bouquins. Il s'agit d'un cryptage de sécurité (un peu du genre de ce que produit iTunes pour emmerder le monde) qui oblige l'acheteur à utiliser Adobe digital edition - un programme qui se propose de gérer nos ebooks de manière fort despotique - soi disant pour protéger les droits d'auteurs. Il doit identifier l'ordinateur - on doit donc ouvrir un compte Adobe. C'est déjà emmerdant juste comme ça vu que quand on achète quelque chose on s'attend à pouvoir en bénéficier rapidement. Or, impossible d'ouvrir un compte Adobe, apparemment, ils ont un problème sur la plateforme - trois jours plus tard - et trois soirées à lire de la daube pour combler le manque de lecture - j'y parviens enfin. Hourra... Mais les livres achetés sont refusés par la plateforme. Retour sur le net où Adobe explique à tous les mécontents - fort nombreux (et j'ai pu voir que le langage s'était relâché - y'a de quoi) que oui, c'est leur ordinateur qui a un problème au niveau de la programmation de la date et de l'heure - qu'il faut avoir la même heure que lors du téléchargement et blablabla... Du flan! Heureusement, un participant au forum fort serviable mais en évidence que ce n'est pas une histoire de date - merci - j'ai reprogammé le calendrier et l'heure et relancer plusieurs fois ma machine - mais le fait que le téléchargement du programme et l'inscription se sont faites après avoir téléchargé les bouquins. Aha! Je retélécharge donc les bouquins et hop! Ca marche... ou du moins j'avance d'une étape. Car comme cette technologie est une authentique saloperie de m... - désolée je me défoule un peu - je peux maintenant ouvrir mes livres sur mon ordi, mais je ne peux pas les envoyer sur ma lectrice. J'aimerais mettre ici en évidence qu'il est possible d'acheter des livres depuis la lectrice ou l'iPod mais... maismaismais... PAS DEPUIS LA CHINE! Youpie!

C'en est trop - il faut craquer cette saloperie. Il y a plein de conseils pour cela sur le net, dont un petit logiciel facile à utiliser (fait par un chinois - je dis ça en passant - j'apprécie ce genre de coïncidences) - à l'essai 5 jours - ca va bien car je n'ai nullement l'intention de racheter de ebooks dans ces conditions, merci bien!

Il faut aussi voir ça...


... pour comprendre

Petite rando dans le district de Nansha que j'avais décidé d'explorer en long et en large. Visite très révélatrices des tendances actuelles au niveau du développement urbain d'un côté, et de la nouvelle classe moyenne chinoise - ou plutôt cantonaise.

Mentionné dans les textes de mes élèves qui avaient dû rédiger une lettre donnant des conseils de sites à visiter dans leur région, le parc des Mille tournesols se trouve assez loin du centre du district de Nansha, dans une zone mi-campagne, mi-chantiers que Canton est en train de grignoter - comme je l'ai déjà mentionné ici. On traverse donc des villages, passe plusieurs canaux avant d'arriver au fameux parc qui doit forcément être bien vu le prix du billet d'entrée: 150 yuans! De quoi faire reculer pas mal de monde, surtout une fois que l'on sait ce que l'on obtient pour un prix pareil : du fake du fake et du fake - assaisonné de kitsch. Pour le coup, autant se dire que pour ce prix-là on a tout de même droit à une belle étude sociologique - ce genre de parc est en effet typique en Chine et donne au moins l'opportunité de vraiment se sentir "ailleurs" - même si ce n'est pas l'ailleurs que l'on cherchait. En ce qui me concerne, un ailleurs loin de toutes mes valeurs les plus essentielles - mais n'est-ce pas justement pour rencontrer "l'autre" que je suis partie vivre à l'étranger? Qu'il me plaise ou non, cet autre - il est là, loin de ma compréhension et je ne peux qu'observer (bien que je trouve très difficile de ne pas juger). Je me rends bien compte que je me sens plus d'affinités avec un paysan travaillant tranquillement son champ qu'avec cette faune urbaine insouciante à la recherche de distractions. Des goûts et des couleurs - du rêve en toc - mais à quoi donc rêve-t-on au fait?

Au contes de fées, de toute évidence. Version occidentale, car il existe aussi des fées chinoises mais, si on en trouve beaucoup dans les dessins animés - elles n'apparaissent pas dans des parcs d'attraction. On y rêve d'un monde à la Walt Disney - Mickey Mouse reste une star pour toujours et côtoie Kitty - mais aussi de la vieille Europe romantique: faux moulins hollandais, fausses arches italiennes... devant lesquels les gens viennent se photographier - pas juste les touristes - le parc est fait pour attirer les jeunes couples qui veulent de belles photos de mariage exotiques - et romantiques. Or le romantisme - c'est exotique - c'est l'Europe. L'Amérique comme modèle de réussite, l'Europe pour rêver et flâner.

Mais le parc est aussi et surtout, un parc de fleurs - en Chine, les gens adorent photographier les fleurs, l'un des rares points communs que je partage - mais il semble que l'on apprécie plus la nature domptée par l'homme, modifiée, réarrangée et maîtrisée, que la nature sauvage - d'où les montagnes couvertes d'escaliers et de routes et ponctuées de fausses pierres - hauts-parleurs diffusant de la douce musique (le plus souvent, il arrive d'y entendre des airs d'opéra - il faut aimer - ou le prendre comme une curiosité). La nature sauvage est-elle donc perçue comme une force négative? C'est bien possible dans un pays qui est très souvent soumis aux caprices de la nature - sécheresses, inondations, tremblements de terre, typhons... D'où ce paradoxe d'adoration de la beauté de la nature - mais enfermée dans un contexte maitrisé, humain - tant pis pour les alentours parfois peu harmonieux.

C'est ainsi que les gens viennent se balader dans une campagne qui n'en est déjà plus une, sur un site entretenu par les ex-paysans du coin - de la fausse campagne - au milieu de la campagne en train de disparaître - plantée devant des gratte-ciels en chantier, nouveau quartier de luxe à naître.

Quelques photos:


Selfie

Photo de mariage, selfies, portraits de famille

Le but du parc est de se photographier, les visiteurs portent
donc leur plus beaux habits - et des chapeau à l'ancienne.
Je laisse à l'observateur les autocollants Mickey sur le pont de verre.

Transformation de la campagne en quartiers chics

Ce genre de personnages est très populaire en Chine


Entre Hello Kitty et Alice




jeudi 8 mai 2014

Randos dans le district de Nansha


Marre des balades LP? Sortons un peu des sentiers battus 


Ce n'est pas qu'il n'y ait pas de verdure à Canton, non, la mégapole commerçante de la Chine du Sud est l'une des villes les plus vertes que j'aie jamais vues. Les rues sont bordées de magnifiques arbres - ficcus, manguiers, frangipaniers - au feuillage épais et d'un vert émeraude rare - permettant de toujours avoir de l'ombre par les grandes chaleurs - il y a des parcs en fleurs partout, des plans d'eau avec carpes géantes, des bancs, terrasses... - Canton est une ville facile à vivre, agréable quand on supporte le chaud humide. La montagne du nuage blanc est quasiment au centre-ville et autour de la ville, il y a bien d'autres monts.
Mais... paradoxalement, si on veut faire une sortie à la campagne, il faut aller très loin et plutôt dans le nord - car bientôt Canton et Hong Kong se donneront littéralement la main. En effet, Canton dévore rapidement sa campagne vers le sud et il n'en reste que quelques patchs épars au milieu de luxueux condominiums neufs ou en construction - les citadins, avec la prise de conscience des problèmes de pollution (à quoi cela sert-il d'être riche si c'est pour s'étouffer avec la pollution en ville?), le développement des lignes de métro et l'enrichissement de la classe moyenne, commencent à migrer vers la banlieue "verte" - celle qui se trouve au-delà de la périphérie industrielle - faisant par là-même exploser les prix dans de petites villes et villages autrefois ignorés, qui peu à peu deviennent des El Dorado de l'immobilier. C'est le cas de Nansha, récemment reliée par la ligne aérienne 4 qui nous entraîne dans une campagne peu à peu avalée par la ville - route agréable alternant zones industrielles fluviales, élevages de canards et d'oies, plantations, monts temples et ville en devenir. Au loin, un immense pont jeté sur la baie relie Canton à Shenzhen.
Station de Jiaomen - belle, neuve, transparente. Il y a peu de monde qui descend. Au pied de l'escalator fourmille une nuée de jeunes gens avec des panneaux - ils font la promotion des très nombreux biens immobiliers nouvellement construits. Mon amie se renseigne - cela vaut en effet la peine d'investir ici car les prix vont exploser (ils osnt déjà très élevés). La spéculation va bon train. En effet, Nansha est non seulement reliée à Canton par le métro et à deux pas de Shenzhen (et donc de Hong Kong), elle est aussi prise étroitement entre de la très belle montagne (malheureusement largement creusée, pelletée, aplanie.... pour faire place aux nouveaux quartiers luxueux) et la mer. Nansha joue sur sa "verdeur". Et pour le moment, il faut admettre que l'endroit est agréable. Entre sites clinquants neufs - petits chemins et ponts le long de la rivière, résidences de luxe dans d'agréables jardins - et les restes de la campagne et de la vie rurale concentrée sur ce mélange terre-eau qu'offre Nansha - c'est un site intéressant pour y flâner un peu.
J'ai commencé par Huangshan Forest Park 黄山森林公园 - une zone gratuite (c'est rare!) et peu visitée, agréable avec lac, montagne couverte de litchiers (il sera peut-être possible d'aller en récolter en juin?). Il est possible d'acheter des oeufs ou des poulets vivants directement chez le paysan du coin. La balade s'est terminée par un magnifique coucher de soleil sur le lac.
Depuis Canton, il faut compter 1h30 de trajet - rien que la ligne 4 met une heure pour arriver à Jiaomen - puis prendre le 3 sur un trajet d'une vingtaine de minutes. Descendre à la station Shidai Nanwan 时代南湾 puis pénétrer dans la nouvelle résidence derrière la station - pas par la grande place mais par l'entrée de gauche (le gardien peut aider) et traverser jusqu'à la sortie à l'autre extrémité qui se trouve face à l'entrée du parc.

dimanche 4 mai 2014

Découverte du vieux port de Canton et de son village


Une jolie randonnée campagnarde en pleine ville

Durant les fêtes du 1er mai j'ai profité de la visite d'une amie pour partir un peu à la découverte de Canton. Nous nous sommes rendues sur un site peu promu par le LP - ce qui est dommage d'ailleurs car la balade est très sympa - le vieux port de Canton (ou du moins son site) et le vieux village de pêcheurs où se développa tout le commerce fluvial de la ville, à Huangpu.

Et le soleil était de la partie :-)

Le vieux port et le village de Shiji ne se trouvent pas très loin du centre-ville et sont très facile d'accès. Le port lui-même n'existe plus mais une campagne luxuriante - bananiers, jardins et petits restaurants de campagne le remplacent - reste l'écluse qui paraît inutilisée.

On peut traverser par le bac pour rejoindre les plantations et profiter des produits frais du lieux dans un petit restaurant très simple.

Côté village, la foule se presse dans les rues étroites ou de nombreux marchands proposent toutes sortes de spécialités - les tartelettes aux œufs de Macao et les biscuits feuilletés aux cacahuètes sont un régal, une petit brochette d’œufs de cailles au passage - on laisse tomber la brochette de chips fraîches - trop de monde - mais on se rabattra volontiers sur un délicieux café au bord du canal, servit par un jeune couple très sympa (tandis que derrière nous grognent deux porcs appartenant à un restaurant).

Les ruelles du village, étroites et ombragées, parsemées de maisons où on vécu des personnalités, de vieilles bâtisses traditionnelles qui permettent de goûter l'architecture du lieu, de petits jardins ombragés avec frangipaniers en fleurs invitent à la flânerie.

Une bonne idée de sortie en famille ou entre amis.

Pour s'y rendre: ligne de métro 8 jusqu'à Wanshengwei sortie B puis bus 229 jusqu'au terminus (5 minutes). Il y a des navettes entre le village et la station de métro. Il est aussi possible de prendre la ligne de bus panoramique 1 depuis son terminus et de s'arrêter à Wanshengwei.

Photos:
Le canal et les terrasses où boire un bon café

Ruelle piétonne

La place du village

Jour de lessive pour le frangipanier

jeudi 1 mai 2014

Monts Xiqiao 2


Beau temps ce dimanche - l'occasion de retourner à au Monts Xiqiao visités en partie l'année dernière pour terminer la visite.

Le billet coûte toujours 70 yuans et comprend le mont et son temple de Guanyin, les jardins, le lac Tianhe et l'école de danse du lion. Je décide donc d'aller voir le lac et l'école.

Dès le début, le chemin s'enfile dans une petite gorge charmante mais cette fois-ci, la voie est fermée. Il faut donc passer par la route. Heureusement, il n'y a pas trop de touristes et donc peu de trafic. On peut assez rapidement quitter la route pour grimper les "100 marches" qui mènent à un pavillon au coude de la route puis continuer vers le lac.

Les iris - un type qui ressemble à des orchidées - sont en fleur ainsi que des arbres dont je ne connais pas le nom. En chemin, je trouve un papillon qui ressemble à une blessure de feuille. Et une feuille magnifiquement sculptée par des vers ou microchenilles. Le lac est sympa perdu au milieu des arbres et j'aime bien l'alternance forêt de montagne - palmiers. Il y a une source qui sort de la gueule de deux gardiens de pierre.

Plus loin, on peut goûter la fleur de tofu faite avec l'eau de la source.

Désireuse d'arriver à l'école de danse avant que les démonstrations ne soient terminées (et je ne sais pas à quelle heure elles ont lieu) je continue - descends la montagne vers un petit temple pris dans le ravin puis, au pied de la montagne, m'enquiers du lieu de l'école. En effet, la carte sur le billet donne une idée de la direction à prendre - mais pas des distances. En fait, l'école est loin du pied de la montagne bien qu'elle soit comprise dans le billet et des motards - taxi me disent que la première représentation (de 15h00) a commencé - la prochaine est à 16h00. Il y a bien un bus (le 09 et le 12 depuis le centre de Xiqiao) mais je n'ai plus le temps d'explorer les possibilités pour rejoindre la station depuis le parking où j'ai atterri. On ira donc en moto - même si niveau sécurité ça me met mal à l'aise.

L'école offre une très petite expo et ça ne vaut la peine de visiter que pour voir les danses - mais autant le dire, le spectacle est plutôt court et certes très bon, mais si on a vu la performance à Zumiao, inutile de se déplacer jusqu'à l'école de Xiqiao.

Ayant raté le 226 de quelques mètres obstrués par la foule, je suis rentrée sur Guicheng avec le 212. En fait, ce bus passe dans les petits villages et mets des heures avant de passer par la gare de Foshan puis de se diriger lentement vers Guicheng - mieux vaut attendre le prochain 226.

Pour la première balade, c'est ici.

Quelques images:














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